Sufetula, 7 siècle d’histoire.

| lundi 29 octobre 2007
Sbeïtla est la ville ou j’ai passé toute mon enfance et mon adolescence. C’est aussi là ou j’ai fait mes études primaire et secondaire. Et dans ce billet je vous en parlerai et plus précisément d’une partie de son histoire, celle de l’ancienne ville romaine nommée jadis « Sufetula » et dont la ville actuelle a hérité du nom.

La ville de Sbeitla, qui dépend du gouvernorat de Kasserine, se situe au centre de la Tunisie aux abord de la route nationale n°13. Elle est à 250Km au sud-ouest de la capitale Tunis, à 110Km de Kairouan et à 295Km au de Tozeur. La ville abrite l’un des sites archéologiques les mieux conservés du pays, celui de la ville de Sufetula. Cette ville est passée durant toute son existence par de multiple phase historique marqué par des changement majeur qui ont pu enrichir son patrimoine socio-culturel.

Sufetula a été fondée par les romain durant la deuxième moitié du Iér siecle de l’ère chrétienne, sous la dynastie des Flaviens. Il est certain que cette ville n’a pas une réputation égale à celle de Carthage, Utique, Rome ou n’importe quelles des villes qui ont marqué l’histoire avec leurs nom ou avec les prouesses de leurs descendances, mais elle reste l’une des plus grande ville qui a été édifié à l’intérieur de la province d’Afrique en marquant une bonne parti de son histoire, Et ce sont plus de 20 hectares d’édifices qui en témoignes, sachant que les historiens estiment la superficie réelle de la villes à plus de 50 hectares.

Les premiers occupant de la ville, et en même temps ses fondateurs, sont les vétérans des armées romaines qui viennent en cette période de pacifier le région en proie aux multiples attaques berbères. Ils se sont vus attribués des terres agricoles pour protéger les frontières de la province des attaques et incursions étrangères.

Sa situation géographique, à mis chemin entre le nord et le sud de la province, est l’atout majeur d’un important développement économique et urbanistique dont les traces sont encore visible sur ce qui existe encore de monuments. Non seulement elle était un carrefour routier et un centre commercial important, mais elle était aussi une ville agricole réputé pour ses champs d’olive et l’huile qu’elle produit.

L’organisation administrative de la ville était cependant pareille au système classique déjà mis en place à Rome.

Au premier quart du IVème siècle la ville se Sufetula se convertit au christianisme comme le reste le l’empire romain, après que l’empereur Constantin ne fût instauré le christianisme comme religion d’état. Et comme la plupart des grandes cités africaines, Sufetula devinrent le siège d’un évêché. Le nom de plusieurs évêques de la ville nous sont connus grâce aux procès-verbaux des conciles qui se sont réunis dans plusieurs cités africaines, l’un des plus connus est celui convoqué par l’empereur Honorius en 411 afin de condamner le donatisme.

Au Vème siècle se sont les Vandales qui prirent les rennes de la ville (durant la période s’étalant de l’an 439 jusqu'à l’an 533) et ce fût une période sanglante de son histoire. En effet, les chrétiens se sont vus persécutés ou chassés de la ville. Cependant, la présence de plusieurs centres de production d'huile d'olive et de céramiques près de Sufetula, dont l'activité est assurément datée de la fin du Ve siècle et du début du VIe siècle, laisse penser que l'économie et les arts continuent de se développer.

Vers le début du premier quart du VIème siècle, les Byzantin, sous le règne de Justunien et à la reconquête de l’Afrique, s’installent à Sufetula avec une garnison et fortifient beaucoup d’édifice et monument comme en témoigne de nombreuses maisons à l’entrée du site. Vers le début du VIIème siècle, le patrice Grégoire, proclame son indépendance vis-à-vis de l’empire Byzantin et proclame la ville de Sufetula comme capitale de son ’empire’. Une phase qui, malheureusement pour Grégoire, ne dura pas très longtemps, puisque en l’an 647 la ville tomba aux mains des arabes et sera ainsi l’une des première conquête musulmane déduites de l’empire Byzantin. En effet, c’est à proximité de Sufetula que s’est déroulés la première grande bataille, et en l’occurrence la première victoire musulmane au maghreb, entre les armées musulmanes et celle Byzantine et dont un festival, qui porte le nom de El Abadila Essabaa (les 7 Abdulah) et qui se déroule chaque année à Sbeitla, lui a été dédié.

Ce n'est que treize années plus tard (en 660) que Uqba ibn Nafi, Gouverneur musulman, fonda la première grande ville musulmane du Maghreb : Kairouan. C’est pourquoi la ville de Sufetula ne porte pratiquement aucune trace du passage de la civilisation musulmane dans la région et c’est ainsi que son importance stratégique diminua puis s’éteignit peu à peu.

Aujourd’hui, et grâce au potentiel historique et culturel dont elle regorge, la nouvelle ville qui n’est que Sbeitla, commence à recouvrir une partie de son rayonnement socio-culturel sur une grande partie de la région via beaucoup de manifestations culturelle qui se déroule pendant toute l’année (le festival d’El Abadila Essabaa, Le festival culturel du Printemps de Sbeitla…)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Wissem,
C'est un bel article, court et pertinant, mais faut-il l'enrichir avec des photos récentes...
Je pense aussi que ça serait bien d'aborder le sujet de ta ville natale, avec des photos et un lien avec une référence vers les thèses s'interressant à cette ville...
Bonne continuation...

Anonyme a dit…

Je suis maintenant à la recherche d'infos (notemment en ce qui concerne ma ville natale) mais hélas ni la quantité, ni la qualité ne me permettent pas de publié un article d'une bonne qualité.

Anonyme a dit…

Pas mal comme intro, mais c'est vrai qu'il est difficile de trouver des infos 'sérieuses' au niveau archéologie et histoire. C'est bien dommage. Moi j'aurais voulu en savoir d'avantage sur la période entre le départ des Romains et l'arrivée des Arabes. En visitant le site, il est clair que les habitants Romains ont fortifié le site, c'est très visible au 'dos' des temples (je vais essayer de retrouver mes vielles photos) mais aussi comment certaines ouvertures ont été bouchées/condamnées.
Enfin, si jamais je trouve quelque chose, je vous tiens au courant.

Salutations
Sofilou